Au cours de ma carrière j'ai entendu un peu tout et son contraire sur la nutrition, le médecin a une vision très parcellaire de ce domaine en raison de la faiblesse de cet enseignement.
Pour commencer, il existe selon moi 3 dimensions inséparables de la nutrition :
1-La Macro nutrition, c'est celle qui est le mieux enseignée à la faculté de médecine :
Cela concerne les macronutriments (protéines, glucides, lipides) qui constituent notre corps et contribuent à certains fonctions essentielles. Cet aspect quantitatif de la nutrition correspond à peu près à 55% des apports alimentaires quotidiens sous forme de glucides, 30% sous forme de protéines, 15% sous forme de lipides. Il existe des glucides simples (rapides) et complexes (lents), des acides aminés constituant les protéines dont certains sont essentiels (8/20), les lipides constitués avec des acides gras saturés (origine animale), mono insaturés (w9) et poly insaturés (w3 et w6). Les besoins caloriques d'un adulte sont en moyenne de 2000 à 2500 calories par jour, 1g de protides et de glucides fournit 4 kcal alors que 1g de lipides produit 9 kcal.
2-La Micronutrition, cela concerne les micronutriments qui sont représentés principalement par les vitamines, les minéraux et les oligoéléments. En réalité, c'est bien plus que cela, la micronutrition prend en compte les besoins spécifiques qualitatifs pour chaque personne, en fonction du terrain et de carences supposées dans l'alimentation. Cela concerne donc beaucoup plus de nutriments comme les fibres, les probiotiques, les antioxydants, les acides gras essentiels, le type de boisson, le mode de cuisson, le temps du repas, etc.
La micronutrition prétend par des changements alimentaires et des compléments alimentaires aider le corps à retrouver un équilibre, et donc un état de bonne santé.
3-La nutrition holistique, cela concerne la vitalité et l'énergie contenues dans le vivant. C'est aussi une manière d'aborder la santé de la personne qui est à la fois nutritionnelle mais aussi émotionnelle et intuitive, en pleine conscience de notre interdépendance. Pour moi cette dimension se rapproche beaucoup du travail cognitif et de notre éveil.
Quelques principes simples :
votre corps sait ce qui est bon ou mauvais pour vous, écoutez-le
chaque aliment a une couleur ou une odeur qui vous correspond
mélangez les couleurs des aliments en cherchant une harmonie dans l'assiette
préparez vos repas avec plaisir et gratitude pour la nourriture
mangez lentement, bien mastiquer, appréciez les multiples saveurs et odeurs
privilégiez autant que possible l'alimentation vivante, les fruits et légumes crus
des aliments cultivés selon un mode d'agriculture traditionnelle
utilisez quotidiennement certaines épices ou aromates qui vous conviennent
la consistance des aliments est importante pour votre plaisir et les saveurs
La nutrition holistique permet de se reconnecter avec sa nature profonde et de recouvrer une forme d'autonomie sanitaire par l'alimentation de manière intuitive : vous aimez le gout amer, c'est que vous en avez besoin, tel aliment vous écœure, n'en mangez pas. On doit être heureux après un bon repas, se sentir bien, sans stress, sans dégout. Ce qui est valable pour vous ne l'est pas pour une autre personne, peu importe, ne vous forcez pas.
Les aliments contiennent des dizaines voire des centaines de substances différentes, en variant son alimentation avec des bons produits de saison on peut parvenir de manière intuitive, naturelle, à un équilibre parfait, ou presque.
Remarques complémentaires :
il faut savoir rester connecté à ses sensations et adapter son mode de vie, son alimentation, à chaque fois que cela est nécessaire, tout doit être fluide
nos ancêtres étaient adaptés à une alimentation proche de chez eux, dans les jardins potagers, les forets, les prairies, les vergers.
notre système digestif n'est pas celui de carnassiers, il faut plutôt choisir de petits animaux ou poissons quand vous en mangez
limiter tout ce qui est transformé par l'industrie agroalimentaire
limiter la consommation de sucres rapides
limiter la consommation de produits laitiers en particulier de vache
limiter (ou supprimer) la consommation de gluten en particulier du blé actuel
éviter les modes de cuissons à haute température, les fritures
faites attention aux associations alimentaires qui ne vous conviennent pas
prévoyez des temps de diète ou de jeune intermittent comme nos ancêtres
Quelques aphorismes :
la malbouffe consiste à mourir de faim en devenant paradoxalement obèse : excès de sucres et de graisses avec un déficit chronique de micronutriments et d'énergie
manger des aliments de mauvaise qualité nutritionnelle est un leurre, vous vous racontez des histoires mais votre corps sait parfaitement que vous lui mentez
vous êtes constitué de ce que vous mangez, les molécules, les atomes, les énergies, il existe un cercle vertueux dans un sens, et un cercle vicieux dans l'autre sens
une trop grande dépendance aux écrans entraine des troubles cognitifs majeurs, et donc une perception erronée de la réalité sur vos besoins fondamentaux
il faut toujours privilégier ce qui est naturel, en particulier selon le mode de vie de vos ancêtres, et éviter ce qui est artificiel ou non conforme à votre propre nature
nous avons besoin dans la journée de moments de solitude afin de nous consacrer à des activités de l'esprit, de respirer, réfléchir, contempler, lire, en pleine conscience
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