Il existe 3 types de pollutions pouvant nous intoxiquer et entrainer des effets néfastes sur notre état de santé : la pollution physique, psychique, spirituelle. J'ai déjà évoqué la pollution physique dans mon article sur "toxicité et santé holistique", en détaillant 3 groupes de maladies secondaires à la pollution : les maladies auto immunes, les maladies d'encrassage, les maladies d'élimination. On peut aussi les concevoir comme un processus dynamique à des moments différents de la vie de la personne. J'ai un peu défloré la problématique psychologique dans divers articles, je vais y revenir en centrant le débat sur la pollution mentale. Quant à la pollution spirituelle, il faut savoir que cette dimension de la santé existe, on peut en observer les effets mais c'est un domaine difficile à explorer.
Je rappelle le rôle clef du cerveau central (au milieu du crane) dans la régulation et la gestion des émotions et des fonctions autonomes : hypothalamus, thalamus, système limbique (hippocampe, amygdale, fornix, gyrus cingulaire, septum, corps mamillaires). il existe aussi des connexions importantes avec les hémisphères cérébraux, le cortex, en particulier les zones avoisinantes fronto-temporales. Pour rappel, le rôle de l'hypothalamus est fondamental dans la régulation des fonctions endocrines et du système nerveux sympathique.
La définition de la pollution mentale pourrait être celle ci : la dégradation morale d'une personne victime de violences causées par un tiers ou une institution, un collectif, détruisant le fonctionnement psychologique naturel de cette personne sur le long terme. Ces violences peuvent êtres de plusieurs sortes : physiques, verbales, sexuelles, affectives, économiques, carentielles. Cette pollution est parfois associée à la prise de diverses drogues qui vont provoquer un état modifié de conscience. A terme, la pollution mentale s'accompagne d'une dégradation de l'état de santé psychologique et physique. Les premiers signes de cette pollution mentale seront la présence chez le sujet d'idées et de pensées récurrentes négatives fixant la personne dans une souffrances chronique.
Si l'on reprend le modèle de pollution physique, on pourrait définir 3 types de dysfonctionnements secondaires à la pollution mentale :
1) Les mécanismes de défense psychologiques mis en place par le sujet victime de cette violence afin de s'en protéger. Ces mécanismes initialement salvateurs censés protéger son identité, peuvent ensuite se retourner contre la personne en occupant un espace psychique important : certains parlent de parasitisme de la conscience. C'est l'équivalent des maladies auto immunes.
2) La surcharge émotionnelle négative constitue une forme d'encombrement psychologique, de sclérose, en perturbant la fluidité normale des neurones. Cette rigidification de la pensée correspond à une forme d'automatisme mental, de boucles réflexes, empoisonnant littéralement la personne dans son esprit, comme dans une prison. C'est l'équivalent des maladies d'encrassage.
3) Les décharges émotionnelles survenant par crises de manière plus ou moins spectaculaires et répétitives, correspondent à un équivalent des crises d'élimination physique. Le cerveau cherche à dissiper la tension interne afin de maintenir un certain équilibre énergétique, l'entropie, pour éviter des complications plus importantes organiques.
Le passage à la psychose avec des idées délirantes plus ou moins bien organisées, une perte plus ou moins importante de la juste perception du réel, peut signifier un échec du processus dynamique ci dessus.
Je pense que la majorité des maladies psychologiques actuelles sont la conséquence de cette dynamique de pollution mentale. Je pense aussi que la pollution mentale et la pollution physique sont intimement liées dans la plupart des maladies. On pourrait donc considérer que la plupart des maladies sont contagieuses, non pas comme une maladie infectieuse, ni comme une origine génétique, mais plutôt en raison d'un processus culturel inhérent à la violence de notre société moderne. La pollution mentale se propage ainsi rapidement de proche en proche, soit de manière involontaire, soit de manière intentionnelle. L'aspect volontaire dans l'exercice de la violence nous oriente vers une forme de déviance comportementale que l'on appelle la perversion.
La perversion est une forme de violence volontaire exercée par un sujet A sur une cible B dans une relation asymétrique dans laquelle la cible B est dominée et ne peut pas se défendre. Le pervers éprouve du plaisir à établir cette relation d'emprise sur sa cible avec laquelle il existe un quelconque lien formalisé, une dépendance. On donne différents noms à ce type de déviance comportementale devenue très fréquente : harcèlement moral, placardisation, perversion narcissique, manipulation mentale, psychopathie. Si la victime de telles violences n'est pas soustraite rapidement à son (ou ses) bourreau(x), il se crée une forme d'aliénation mentale dans laquelle la victime entretien cette relation en prenant la défense de son persécuteur comme dans le syndrome de Stockholm ou encore dans le syndrome d'aliénation parental.
Les conséquences sur l'estime de soi sont catastrophiques sur la victime, et quand il s'agit de l'un des parents, les images et les mots resteront implantés toute la vie dans son esprit. Cela se traduit bien sur par des troubles de la santé qui sont la plupart du temps les seuls motifs de consultation officiels, la partie immergée de l'iceberg. La difficulté pour le médecin est de faire la part des choses dans ce type de dynamique comportementale, en effet, il existe en général une inversion accusatoire de la part du pervers pour justifier la violence sur sa victime, et ce n'est pas toujours facile de faire la part des choses. il n'est pas rare non plus, que la personne maltraitée face des pieds et des mains pour défendre son bourreau, avec souvent l'assentiment de son entourage parfaitement au courant de la situation…
La carence sévère affective chez l'enfant, tout comme la placardisation chez l'adulte, malgré l'absence de violence verbale ou physique ne doit pas nous tromper, c'est l'une des violences les plus redoutable : l'enfant s'arrête de grandir, l'adulte est conduit au suicide. L'être humain est avant tout un être social, ainsi la technique visant à isoler la personne et à la calomnier peut être assimilé à une forme de violence paroxystique. Il faut savoir que c'est devenu parfois un mode de management normal dans certaines entreprises et services.
Une fois de plus, c'est par une approche globale, intégrative, que l'on pourra tenter de résoudre ce genre de pollution psychologique. L'allopathie pourra apporter un soulagement provisoire, et il est parfois indispensable, mais il ne traite pas les racines profondes du mal à l'origine de la décompensation. C'est un travail de fond qu'il faut faire, de prise de conscience, qui est souvent assez long. Ce travail comprends obligatoirement une évaluation nutrionnelle, le mode de vie, le niveau de stress, l'exercice physique, la respiration, les temps de détente, etc. Il existe aussi de nombreux traitements naturels pouvant êtres utilisés seuls ou en complément de l'allopathie. Une thérapie analytique peut s'avérée importante afin de remettre des mots, du langage, mais comme dans la détoxification physique, ce passage délicat peut occasionner temporairement une rechute pénible.
Le phénomène de pollution mentale ne peut se comprendre pleinement sans une approche psychosociale, globale, en parallèle de la fin de la société traditionnelle, ce que certains appellent une dissociété. La violence mimétique constitue une conséquence logique de ce phénomène social et culturel, et comme un poison elle diffuse lentement dans toutes les veines de la société mondialisée. La solution à ce phénomène en plein expansion à tous les âges ne peut donc qu'être sociétale, et donc politique. En effet, la fragmentation psychologique des individus n'est que le reflet de la fissuration de la société dans son ensemble, de la destruction du lien social et familial, de la perte d'identité. il ne faut qu'un pas à rattacher cette tendance à la disparition de toute pratique spirituelle en particulier religieuse, et donc à la disparition du sacré qui a été de tout temps, de toutes les époques, le signe permanent d'une civilisation bien ordonnée.
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